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mercredi 15 novembre 2006
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-

Collectif de l’éthique sur l’étiquette

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Contre la violation des droits de l’homme au travail


Des droits bafoués dans l’industrie du sport
Violations des droits et responsabilités dans les ateliers et usines de vêtements et chaussures de sport

Entre effet de mode et valeurs éthiques
93% des Français consomment des articles de sport, mais seulement un tiers est utilisé pour la pratique effective d’un sport. Ils y consacraient en 2002 un budget moyen de 353 euros par ménage, soit le plus gros budget d’Europe. Ce phénomène de mode représente un marché de 8,2 milliards d’euros, avec une croissance de 3,4%, supérieure à l’évolution du commerce de détail (FPS, 2002). En France, la majorité des vêtements et chaussures de sport sont vendus dans des enseignes spécialistes du secteur, dont le leader est Décathlon, suivi de Go Sport puis Intersport.
Mais ce secteur a une particularité dans l’esprit des consommateurs. Véritable phénomène de mode, entre confort et luxe, les marques et distributeurs de "sportswear" tiennent à leur image. Une telle consommation explique peut-être que les Français se montrent particulièrement exigeants dans ces articles. En effet, trois consommateurs sur quatre jugent essentiel ou très important l’engagement des marques et enseignes de la distribution en faveur d’articles de sport fabriqués dans le respect de la personne humaine (Cetelem 2002).

Que ce soit sur les chaînes d’usines flambant neuves ou dans des ateliers plus ou moins clandestins, la production de vêtements et chaussures de sport nécessite une forte densité de main d’œuvre, disponible et peu qualifiée. C’est pourquoi cette production est localisée dans les pays à bas salaires, un peu partout dans le monde.

Que les articles de sport soient fabriqués de manière artisanale dans de petits ateliers,
ou sur les grandes chaînes d’assemblage d’usines flambant neuves, selon le type de produit, les conditions de travail de ceux qui les confectionnent sont très souvent alarmantes. Des témoignages rapportent des cas de violations de chacun de ces droits, violations
qui constituent fondamentalement des atteintes à la dignité humaine. Quelques exemples.

Des filières commerciales complexes...
Les filières commerciales concernant les articles de sport sont très ramifiées et mondialisées. De plus en plus, les marques et enseignes de la distribution externalisent leurs productions... et parfois même la conception des modèles. Les conditions de travail abusives sont en grande partie dues à ce phénomène de sous-traitance. Les donneurs d’ordre exercent une pression sur leurs fournisseurs qui conduisent ces derniers à faire fi des droits de l’homme au travail.
En incluant des clauses de pénalités retard dans les contrats, en imposant des délais de livraison toujours plus courts, des prix toujours plus bas, accompagnés de standards de qualité sévères, ils obligent les ouvriers à faire un nombre d’heures de travail inacceptable pour un salaire indécent. De plus, les fluctuations des commandes étant souvent imprévisibles, la main d’œuvre est condamnée à s’adapter constamment à une très grande flexibilité de la masse de travail.

Les termes des contrats de travail (quand ils existent !) sont souvent injustes et respectent rarement la loi ! D’où des emplois précaires, ce qui accentue la vulnérabilité des ouvriers et entraîne des situations d’exploitation. Il manque généralement une protection minimum des travailleurs quant à l’application des lois sur les salaires, les heures de travail et les normes de sécurité : journées de 18 heures, heures supplémentaires obligatoires mais non rémunérées... sont monnaie courante. Selon un schéma classique, les périodes de production intenses alternent avec des situations de sur-effectif qui conduisent à des licenciements massifs. De plus, les ouvriers et leurs familles sont généralement exclus des systèmes de protection sociale.

Des rythmes de travail inhumains

"Je ne pouvais pas prendre de pause, aller aux toilettes étant interdit, et mon superviseur m’aurait passé un savon s’il m’avait trouvé assise pour quelques minutes, sur les 10 heures où je travaillais debout [...]
Pour l’entreprise, il n’y avait que le quota de production qui comptait. Si un ouvrier n’atteignait pas son quota, la direction menaçait de le renvoyer ou de lui faire faire des heures supplémentaires non rémunérées. Cela m’arrivait régulièrement de travailler de 7 heures du matin jusqu’à 6 heures le matin suivant, surtout quand l’entreprise devait respecter des délais pour l’exportation. Peu importait que plusieurs travailleurs soient malades, l’entreprise ne voulait pas en entendre parler."
Emelia Yanti, ouvrière indonésienne.

Répression anti-syndicale
En octobre 2003, le Collectif était alerté d’un cas de répression syndicale, identifié dans l’une des trois usines indonésiennes de la société Busana Prima Global, fournissant entre autres la marque Le Coq Sportif.
La direction d’une de ces usines, après avoir permis la création d’un syndicat libre, a utilisé toutes les
méthodes pour décourager les syndicalistes : isolement des responsables dans l’usine, multiplication des contrôles divers, pratique des baisses de salaire ciblées sur les militants les plus repérés, et mise à pied sans motif explicite de deux responsables du nouveau syndicat, en vue de leur licenciement. S’en suit la grève de 300 ouvriers, qui sont également isolés de leurs collègues par des cordons de policiers. Malgré une médiation du Ministère du travail et l’engagement de la direction de ne pas prendre de mesure de rétorsion, 166 ouvriers sont licenciés.

Voir l’appel urgent n°265 de Réseau Solidarité : www.globenet.org/reseau-solidarite

Responsable, mais pas coupable !?
Cet appel ne semble pourtant pas avoir été beaucoup entendu ! Les enseignes de la distribution ne reconnaissent que du bout des lèvres les situations d’exploitation des ouvriers, et s’empressent d’en reporter la responsabilité sur leurs fournisseurs ou sur les législations des pays producteurs !
Face à la pression, la plupart des entreprises du sport ont réagi (adoption d’un code de conduite, réalisation d’audits sociaux...) mais les démarches devant conduire à l’amélioration de conditions de travail sont encore trop rares, le plus souvent superficielles et unilatérales. Dans le domaine du sport, les trois grandes marques les plus connues sont aussi celles qui sont allées le plus loin dans le management de la qualité sociale... car ce sont celles qui subissent depuis longtemps une pression continue de la part des consommateurs.
Ainsi, Nike, Adidas et Reebok ont été poussés à développer un programme d’actions correctives chez certains fournisseurs communs. Par exemple, un projet s’est démarqué par l’implication directe des ONG et syndicats de Hong-Kong, ainsi que des sous-traitants chinois. Mais ce type d’action est loin de se généraliser, notamment en France où les donneurs d’ordre de la grande distribution ne souhaitent pas s’engager dans de tels programmes !

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Des droits bafoués dans l’industrie du jouet

Des enquêtes ont été réalisées dans des usines de jouets, notamment en Asie du Sud-est.
Informations tirées du livre " Des jouets fabriqués dans la douleur " édité par Réseau Solidarité

Des rémunérations lamentables
La plupart des travailleurs, en majorité des femmes, sont payés à la pièce. Leur salaire moyen varie entre 430 et 600 Frs par mois. Ils incluent le salaire journalier, les heures supplémentaires, les primes de respect de quota, les primes pour le travail de nuit… De ce salaire, on doit déduire les amendes, les repas, le logement, les médicaments… Ce qui reste à la fin du mois permet à peine de vivre !

Témoignage de Madame Cheung :
" Je suis mariée et j’ai une fille de deux ans qui est restée avec ma mère au village. Mon mari s’occupe d’une petite boutique qui vend des snacks. Nous vivons là ensemble. Je travaille chez Jifu depuis quatre ans . Ici il n’y a pas de congés de maternité. La plupart du temps la femme qui est enceinte démissionne. Si elle fait partie de l’encadrement, elle a droit à un congé de maternité de un mois avec salaire de base. Je reçois mon salaire chaque mois avec une fiche de paie. En général il arrive avec quinze jours de retard. Et en plus on vous retient un mois de salaire en guise de caution. Certains disent que les hommes qui travaillent dans la section de modelage doivent verser entre 200 et 300 yuan comme " droit d’entrée " au responsable de la section pour être admis là.
Cette année j’ai entendu dire que deux manutentionnaires avaient dû payer une amende de 200 yuan avant d’être renvoyés, tout simplement parce qu’ils avaient déclenché accidentellement le système d’alarme pendant qu’ils chargeaient des marchandises. "
Dongguan Jifu Toys Factory (ancienne filiale de Mattel)
Produits : jouets Tyco et Fischer Price - Chine : province de Guangdong

Heures supplémentaires de travail à la pièce
La réglementation chinoise prévoit que le salaire ne doit pas dépasser 8 heures par jour ou 44 heures par semaine. Dans les usines de jouets, la journée normale est effectivement de 8 heures. Mais les quotas de pièces à réaliser par heure sont tellement importants que la plupart des travailleurs sont contraints de travailler entre 10 et 16 heures par jour, 6 ou 7 jours par semaine ! Comme la majorité des ouvriers sont payés à la pièce, il ne reçoivent jamais de rémunération pour heures supplémentaires.

(c) Stefan Durwael/Fair Trade Organisatie NL

Témoignage d’une ouvrière de l’usine Tri-S :
" Je suis partie il y a trois jours parce que je ne pouvais plus supporter ces bas salaires. Ce mois-ci, j’ai touché seulement 350 yuan, surtout à cause du système des quotas. Chaque jour un groupe d’ouvrières reçoit un quota qui doit impérativement être atteint. Mais le personnel change tellement souvent à Tri-S qu’il faut embaucher beaucoup de nouvelles. La direction les place parmi les ouvrières expérimentées. Comme les nouvelles font les choses plus lentement, le groupe ne peut terminer son quota même si les ouvrières expérimentées accélèrent le rythme. Et en plus, la rémunération à la pièce est en train de baisser. Je gagne de moins en moins. "

Conditions de sécurité et d’hygiène déplorables
Dans bien des cas, la santé et la sécurité des travailleuses est en danger. Beaucoup se sont plaintes de l’existence d’odeurs fortes et nocives dans les ateliers où l’on pulvérise des peintures. Les problèmes respiratoires sont fréquents. La direction interdit l’utilisation des ventilateurs en cas de pluie (afin d’éviter une altération des couleurs des produits), la chaleur devient vite étouffante et provoque des évanouissements !

Atteintes aux libertés syndicales
En Chine, les travailleurs n’ont pas le droit d’établir un syndicat libre qui soit l’émanation de leur propre volonté. L’Etat ne reconnaît qu’un seul syndicat : la Fédération des syndicats de Chine (ACFTU) qui est soumise à l’autorité de l’État. Celle-ci suit la ligne du parti plus qu’elle ne défend les droits des travailleurs. Les grévistes, quant à eux, sont souvent licenciés et leurs salaires retenus.

(c) Stefan Durwael/Fair Trade Organisatie NL
(c) Stefan Durwael/Fair Trade Organisatie NL

Enfants au travail ?
En Chine, le travail en dessous de 16 ans est interdit. Dans les usines, les cas d’enfants travailleurs sont plutôt rares. En général la présence d’enfants au travail est plus visible dans les entreprises des villes et des villages proches des campagnes que dans les établissements situés dans les grandes agglomérations. Le travail des enfants n’est pas fréquent dans l’industrie chinoise mais il est bien souvent difficile de vérifier l’âge des travailleurs !

Voir en ligne : spip.php?site0

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