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mercredi 13 juin 2007
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Les sportifs rattrapés par l’écologie

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[(Les sportifs rattrapés par l’écologie)]

*]|]

Pour éviter de voir certaines pratiques sportives totalement remises en cause par les bouleversements climatiques, il est temps que le monde du sport s’implique dans la bataille pour sauver la planète.

[Traduction : Courrier International]

La prochaine fois qu’un match du championnat de base-ball sera annulé à cause des pluies d’automne, vous pourrez maudire l’inutilité momentanée des billets au fond de votre poche. Ou alors vous pourrez vous demander pourquoi il pleut autant ou pourquoi des entraînements ont été annulés l’été dernier quand il n’y avait pas un seul nuage dans le ciel, ou bien pourquoi cette jetée sur laquelle vous remontiez autrefois du poisson à chaque coup n’existe plus. Ou encore pourquoi vous n’avez pas sorti vos superskis Titanium du garage depuis plusieurs hivers. Le réchauffement planétaire n’est pas à venir, il est là. Avec la hausse de la température sur l’ensemble de la planète, les océans se réchauffent, les cultures souffrent de la sécheresse, la neige fond, il pleut davantage et le niveau de la mer monte.

Tout cela influe sur notre façon de pratiquer le sport ou de suivre les compétitions. Les preuves que le futur se rue sur nous plus vite que les scientifiques ne le pensaient sont présentes partout. Les grandes chaleurs vont obliger les responsables du football universitaire au Texas à passer à un seul match par jour au lieu de deux, ce qui marquait un véritable rite de passage pour les athlètes concernés. Dans la cour des grands, l’équipe de football américain des Miami Dolphins – les joueurs de ce club sont soumis à un entraînement dans des conditions extrêmes – a fini par se faire construire une bulle d’entraînement climatisée. A cause de la fonte des glaciers et de la banquise polaire, et parce que l’eau chaude occupe plus de volume que l’eau froide, les océans gagnent du terrain. D’après les scientifiques, leur niveau devrait monter de 1 mètre d’ici à 2100, ce qui signifie que les zones humides seront inondées. Si nous continuons à émettre des gaz à effet de serre à ce rythme, la température de la Terre montera de 5°C d’ici à la fin du siècle. Les scientifiques sont unanimes pour dire que la hausse qui nous attend dans les cent prochaines années fera des dégâts. Il y a de nombreux combats environnementaux à mener, estime Bill McKibben, écrivain, militant et passionné de ski de fond. Mais, si nous perdons celui-ci – ce qui est en train de se passer –, aucun autre n’aura d’importance. Le moment est critique.

Les changements climatiques influent sur la pratique du sport

Le sport nous conditionne à voir d’abord les actions rapides, et, jusqu’à récemment, l’action du changement climatique se déroulait dans la durée, un peu comme une rencontre sportive où le score reste nul. Mais cette perception est en train de changer très rapidement, en particulier chez les skieurs, qui viennent de passer d’un extrême à l’autre dans la même saison. Un certain jour de novembre, il est tombé tellement de neige à la station de Beaver Creek, dans le Colorado, qu’il a fallu reporter l’entraînement de la descente hommes comptant pour la Coupe du monde. Le lendemain, à l’autre bout de la Terre, à la station française de Val-d’Isère, une autre descente de la Coupe du monde était annulée parce qu’il n’y avait pas assez de neige et parce que la météo annonçait la poursuite de températures clémentes. Au total, sept épreuves de la Coupe du monde ont été annulées en Europe pour la même raison. L’équipe américaine de ski nordique est rentrée à la maison plus tôt que prévu après l’annulation, quatre fois en l’espace d’une semaine, d’une compétition, et elle a laissé sur le Vieux Continent des stations de ski qui essaient désespérément d’attirer les touristes en leur proposant des week-ends de remise en forme, des marchés de Noël et des randonnées à savourer en cet automne indien.

Le départ de l’une des plus prestigieuses courses de chiens de traîneau au monde, l’Iditarod, en Alaska, n’a pas été donné depuis 2002 à Wasilla, comme le veut la tradition, parce qu’il n’y a jamais assez de neige. L’Elfstedentocht, le marathon de patinage reliant onze villes que les Néerlandais organisent dès que les canaux gèlent, n’a eu lieu qu’une fois depuis vingt ans. Les pistes de ski les plus hautes de la planète, ­qui se trouvent à Chacaltaya, en Bolivie (à 5 300 mètres d’altitude), seront bientôt impraticables par manque de neige, et les Suisses sont en train d’emmailloter un glacier millénaire dans une couverture isolante comme si c’était un nouveau-né. Le ski de randonnée en Amérique du Nord et la pêche sur glace dans le haut Midwest sont des activités en voie de disparition, et les sta­­tions de ski situées au-dessous de 1 200 mètres sont inquiètes.

La bonne nouvelle est que les stades, si on les conçoit en pensant à l’environnement, peuvent être autre chose que des Walhalla symboliques qui nous rappellent que nous sommes tous logés à la même enseigne. Placez-les près d’une station de ligne de transport, et il deviendra moins nécessaire de les doter de ce grand ennemi de la Terre entre tous qu’est le parking (le stade de base-ball le plus écolo du pays est sans doute le Fenway Park, car seul un imbécile tenterait de s’y rendre en voiture). De plus, en installant des éoliennes sur des plates-formes surélevées, on pourrait capturer ce vent farceur qui s’amuse avec les balles frappées en chandelle et fournir au moins une partie de l’électricité nécessaire pour un événement sportif. Le Gillette Stadium, ­à ­Foxborough, dans le Massachusetts, est déjà équipé d’un système de recyclage de l’eau, qui ­permet de récupérer les eaux usées. Un équipement sportif très courant est déjà prêt à servir notre cause : le parcours de golf. C’est par définition un espace vert protégé et, s’il n’est pas transformé en dépôt de pesticides ou s’il ne sert pas à aligner des villas le long des fairways, ­il ­fonctionne comme un filtre à grande échelle, car l’eau qui s’en écoule est plus propre que lorsqu’elle y arrive.

Depuis sa maison de Ripton, dans le Vermont, Bill McKibben, qui a tiré très tôt la sonnette d’alarme du changement climatique avec son livre The End of Nature [La Nature assassinée, éd. Fixot, 1994], observe la défiguration de la planète avec autant de mélancolie que d’indignation. Il participe actuellement à l’organisation d’une manifestation nationale, qui aura lieu le 14 avril, pour appeler tous les Américains à agir contre le changement climatique. Des rassemblements sont prévus dans les sites emblématiques des activités et des sports de plein air. Si j’étais mû par de grands principes moraux, l’image de centaines de millions de Bangladais fuyant la montée des eaux, la dengue et la famine m’empêcherait de dormir, explique-t-il. Mais je ressens davantage l’urgence de la situation en hiver, lorsque je me rends compte que j’ai de moins en moins d’occasions de chausser mes skis.

Et c’est peut-être là que réside la grande valeur du sport. Si l’alarme est donnée dans un univers aussi familier et que nous aimons tant, peut-être l’entendrons-nous et en tiendrons-nous compte. En cette époque où presque tout dans notre vie, depuis l’économie jusqu’à la technologie, est linéaire et numérique, le sport continue à évoluer en cycles gracieux et à marquer le rythme des saisons. C’est le dernier des calendriers semi-païens qu’il nous reste, poursuit Bill McKibben, et une bonne partie va disparaître. Si les entraînements de printemps ne se font plus en Floride mais plus au nord, les belles phrases de Bart Giamatti [ancien commissionnaire du base-ball, il a décrit ce sport en des termes très bucoliques] n’auront pas le même poids. Nous sommes tellement convaincus que nous pouvons affronter les forces de la nature que nous n’hésitons pas à baptiser nos équipes ‘les Hurricanes’ ou ‘les Cyclones’. Dans dix ans, il nous semblera tout aussi normal de leur donner des noms tels que ‘les Fléaux’.

Dix ans. L’équivalent de deux olympiades et demie. Suffisamment de temps pour que nos sportifs et nos équipes montent en première ligne, enflamment les foules et influencent les comportements. Lorsqu’ils le feront, espérons que nous réagirons en les acclamant et en suivant leur exemple. Mais, pour nous, spectateurs, ce match sera différent. Nous ne pourrons pas nous contenter d’y assister depuis la touche. Nous devrons nous aussi aller sur le terrain.

Alexander Wolff pour Sports Illustrated (Afrique du Sud)
Le 12-04-2007

Voir en ligne : spip.php?site0

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