Sport et paix

Le sport comme instrument de paix et de développement
publié le mardi 14 novembre 2006

Le sport au service de la tolérance et de la compréhension. Grâce à l’ancien ministre suisse Adolf Ogi, cette idée trouve de plus en plus d’échos favorables auprès des Nations unies.
A New York, l’Assemblée générale de l’ONU a renouvelé la résolution sur le sport comme moyen de promotion de la paix et d’aide au développement.

« Nos activités ont créé beaucoup de bonne volonté », a expliqué Adolf Ogi à swissinfo vendredi à New York.

« Nous avançons pas à pas, comme lors de l’ascension d’une montagne, a-t-il ajouté. Le sport est un moyen économique et efficace pour atteindre les Objectifs du Millénaire de l’ONU. »

Pour l’ancien ministre suisse et actuel Conseiller spécial pour le sport au service du développement et de la paix de l’ONU, il s’agit d’un travail de longue haleine.

Selon lui, le renouvellement de la résolution onusienne sur le sport et les discussions autour des activités des prochaines années prouvent que le sport est de plus en plus reconnu au sein de l’Organisation des Nations unies.

Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a d’ailleurs plaidé vendredi devant l’Assemblée générale pour une utilisation accrue du sport dans la promotion de la paix et l’aide au développement. Il a aussi présenté un plan d’action dans ce sens.

Durant les débats, l’ambassadeur Peter Maurer - représentant permanant de la Suisse à l’ONU - a affirmé qu’il était non seulement question de paix et de développement, mais également du profil de l’ONU.

Pour Peter Maurer, le futur de l’Organisation onusienne passe par un renforcement des partenariats avec la société civile. « En ce sens, le sport peut être amené à jouer un rôle important », a-t-il dit.

Construire des ponts

« Dans le sport on apprend à triompher sans penser que l’on est le meilleur et à perdre sans imaginer que c’est la fin du monde », a encore affirmé Adolf Ogi au quartier général de l’ONU.

L’ancien ministre suisse considère que le sport n’est pas seulement bon pour la santé, il requiert aussi des aptitudes sociales et aide à bâtir des ponts au-dessus des fossés raciaux, religieux ou culturels.

Un exemple probant, la participation au mois d’août dernier d’une équipe mixte de footballeurs israéliens et palestiniens lors d’un tournoi junior en Suisse. Et ce, alors même que la situation au Liban était encore explosive.

L’année du sport 2005

A New York, Adolf Ogi a encore présenté le rapport illustré de l’année du sport (2005). Le livre rapporte notamment les différents évènements sportifs mis sur pied par 122 pays dans le cadre de cette année spéciale.

Il met également en avant le rôle très important que des stars telles que le tennisman helvétique Roger Federer (comme ambassadeur de l’UNICEF) ou le footballeur brésilien Ronaldo peuvent jouer dans la diffusion des valeurs positives du sport.

Le futur

Lors d’une rencontre avec les médias suisses, Adolf Ogi s’est félicité du fait que, grâce à de forts soutiens au sein même de l’ONU, le sport devienne un élément clef et récurrent lors des interventions humanitaires et de promotion de la paix.

Durant les derniers jours, Adolf Ogi a par ailleurs profité de sa présence à New York pour multiplier les contacts. Entre autre avec l’équipe du futur secrétaire général Ban-Ki-moon, le successeur sud-coréen de Kofi Annan.

Adolf Ogi se dit prêt à poursuivre son engagement en faveur du sport pour une période transitoire mais aucune décision n’a encore été prise. Cela devrait être chose faite au début de l’année prochaine.

swissinfo, Rita Emch à New York (Traduction et adaptation de l’allemand : Mathias Froidevaux)