En « 2005, Année internationale du sport et de l’éducation physique », suivant la résolution de l’ONU, Terre des hommes (Tdh) a saisi la balle au bond pour mettre sur pied, en Iran puis en Colombie, un projet pilote intitulé « Mouvement, jeu et sport » (MJS), reconduit depuis début 2006 au Sri Lanka.
La finalité de ce projet est de contribuer à l’intégration sociale positive d’enfants particulièrement vulnérables, de leur offrir la possibilité d’un développement personnel acceptable dans un environnement familial et communautaire qui favorise leur stabilité autant émotionnelle que physique. En parallèle, il s’agit aussi de faire œuvre formatrice : des éducateurs, animateurs sociaux ou professeurs d’éducation physique actifs auprès des enfants, sont formés pour être capables de faire perdurer le modèle au sein de leurs communautés.
L’action de Terre des hommes
Si pour Terre des hommes il s’agit d’un projet pilote, l’activité physique n’est pourtant pas étrangère aux programmes menés de longue date dans nos centres d’accueil. Le sport et le jeu mettent en exergue des valeurs positives de respect ou de coopération, pour n’en citer que deux. Terre des hommes a donc décidé de tester une approche pilote dans deux contextes délicats : l’environnement d’une catastrophe naturelle comme celle du tremblement de terre à Bam en Iran, et celui d’un pays en guerre civile, la Colombie.
Dans chacun des contextes, l’approche répondait à un fort besoin et s’est adressée à plus de 400 enfants âgés de 4 à 18 ans. A Bam, le projet a été mis en œuvre 15 mois après la catastrophe, au moment crucial de la reconstruction psychique des enfants et des communautés, alors même que la plupart des organisations d’aide venaient de se retirer.
En Colombie, plus de 3 millions de déplacés et une violence sociale omniprésente en font un terreau évident pour la mise en œuvre d’un projet porteur de valeurs positives, à Cartagena. De cette double expérience une analyse plus fine a été menée pour le déploiement du projet MJS au Sri Lanka, pays à la fois victime du tsunami et d’une guerre civile, projet qui s’adresse à des formateurs d’équipes locales, qui forment ensuite eux-mêmes les animateurs communautaires !
Dans des contextes de reconstruction psychologique, il est illusoire de s’adresser directement aux enfants sans former les intermédiaires qui sont en contact avec eux, pour une prise en charge qualitative des enfants. La confiance en soi des animateurs est indispensable pour mener une activité à finalité sociale. Et grâce au jeu, les enfants exploitent un temps et un lieu d’expression pour développer plus de respect et de confiance, de solidarité et de coopération envers leurs camarades, et ainsi apprendre à résoudre les conflits grâce au dialogue plutôt que de les attiser par l’agressivité.