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lundi 20 novembre 2006
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La vélorution est en marche

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La vélorution est en marche

Ingrid Merckx

Réchauffement climatique, dégradation des conditions de vie en ville, appauvrissement des ressources énergétiques ... Autant de raisons qui incitent de plus en plus de personnes à se déplacer à vélo. La bicyclette bénéficie d’une nouvelle image : elle véhicule aujourd’hui une réflexion sur la modernité, la mobilité, la manière de consommer et l’art de vivre ensemble. Tranquillement mais sûrement, elle reconquiert le paysage urbain et les mentalités.

Le vélo, il en revenait un peu, le facteur de Jour de fête, en 1949. Nargué et mis en échec par des forains et des villageois qui venaient de voir un reportage sur la distribution du courrier Outre-Atlantique par un « post-man yankee » surchauffé, le bon François de cette campagne profonde décidait de se lancer dans une tournée « à l’américaine », de toute la force de ses pédales. Par le même mouvement, Jacques Tati brossait un monde rural franchouillard tombé en désuétude et un productivisme ricain conquérant. « Rapidité, rapidité, et hélicoptère ! » François, dopé par son désir de revanche, se mettait à doubler des coureurs cyclistes. Des automobiles en tombaient le nez dans le fossé. Et Tati finissait par faire rouler sa bicyclette toute seule sur la route. Autonome.

« Autonomie », c’est le maître mot des « vélorutionnaires », ce qu’ils préfèrent dans la bicyclette, une autre façon de concevoir la vie en ville, le rapport avec les autres, sa propre mobilité. « Personne ne sait vraiment d’où vient le terme "vélorution", mais tous ceux qui la rejoignent sont d’accord pour la faire », résume Philippe Colomb, de Vélorution Paris. Le mouvement est parti d’une volonté de relancer, dans les années 1990, les manifestations cyclistes dans la capitale. Animé par les Verts à l’époque, il avait une visée politique claire : faire basculer l’équipe Tiberi. Lors des grandes grèves de 1995, le peloton a été rejoint par de nouveaux adeptes. L’idée n’est pas de renverser la dictature automobile, mais ­ plus engagée que les « critical mass » anglo-saxonnes, dont l’objet est de se rendre visibles en clamant « We are the trafic » ­ de « mettre la pression » pour (re)donner de la place au vélo en ville. Et au-delà si possible.

Les collectifs vélorutionnaires, groupes informels qui se développent un peu partout en France (une quinzaine actuellement), seraient à la lutte contre les véhicules à moteur ce qu’Act Up est à la lutte contre le sida. Des activistes capables, par exemple, d’occuper les quais de la Seine pour maintenir la fermeture aux voitures pendant une heure. Comme ce fut le cas à Paris en septembre 2002. Majoritairement écolo-libertaires, se réclamant volontiers des théories d’Ivan Illitch et de sa critique de la société industrielle, ils comptent aussi parmi eux des cyclistes ­ « pas des athlètes » ­ de tous âges et de tous poils, de plus en plus nombreux. Ils revendiquent une organisation qui repose sur des « rendez-vous actions », des manifestations principalement, non-violentes. De doux rêveurs ? Plutôt des militants devenus, d’après Philippe Colomb, « difficilement contournables par les municipalités », quand il est question de transports, de déplacement, de développement urbain. Depuis les années 1960, la ville s’est construite autour de la voiture, séparant le centre des périphéries, réduisant la place des piétons, installant une dépendance au pétrole, énergie polluante qui s’amenuise. Objectif : inciter les conducteurs de véhicules à moteur à passer à d’autres modes non-polluants.

La vélorution n’est pas qu’une utopie, mais un véritable « moteur ». Si certains de ses défenseurs se placent dans une perspective radicale ­ « seul moyen d’espérer des changements réels » ­ et rêvent d’éradiquer la voiture, la plupart prônent son atténuation : la conserver comme véhicule d’urgence et comme « ultraluxe ». Entre effet de serre, réchauffement de la planète, épuisement des hydrocarbures, transports en commun déficients et coûteux, il est urgent, selon les vélorutionnaires, d’inverser les priorités en passant au vélo.

Pas un retour en arrière, mais un saut en avant : le vélo a perdu son image rétro, il n’est pas dangereux comme on le croit souvent, il est même recommandé pour la santé (lire p. 25). Il est aussi devenu, depuis quelques années, « mode, sympa », synonyme de rapidité et d’efficacité, pour les urbains européens tout du moins. Certaines municipalités ont décidé de se pourvoir d’un service de prêt de vélos (lire p. 22). Et certains convaincus choisissent de passer leurs vacances en selle (lire p. 29). Tandis que des pays historiquement cyclistes comme la Chine opèrent un mouvement inverse, faisant de plus en plus de place aux deux-roues et aux voitures, utilisant le vélo comme un produit d’appel capitaliste. Une sorte de contre-vélorution (lire p. 27). Le secteur automobile étant le premier annonceur en France, la lutte antivoiture rejoint la lutte antipub et une remise en cause de la société de consommation.

« Et dans les campagnes, et les personnes âgées, et les handicapés ? », objectent sceptiques et réfractaires. Pas question de mettre tout le monde à vélo de force, répondent les vélorutionnaires, coutumiers de ces parades fallacieuses, comme d’une courante condescendance. « Il n’est pas question de se sacrifier pour les autres, précise Philippe Colomb. Nous choisissons le vélo parce qu’il est plus pratique, plus rapide, moins coûteux, plus agréable, etc. L’impression de liberté au volant est une illusion, il faut démonter les fantasmes liés à la voiture. » La vélorution ne propose rien de moins qu’une forme d’émancipation et une autre vision du vivre-ensemble (lire p. 26) : « Il faut que les espaces de circulation se mélangent, que chacun, sur la route, ne se sente pas propriétaire d’une voie, mais la partage, et fasse plus attention aux autres. »

Tranquillement mais sûrement, le vélo gagne du terrain : 90 % des personnes sont favorables à des mesures pour « faciliter le vélo », deux millions d’urbains l’utilisent régulièrement pour aller travailler. Ce qui impressionne même un ancien champion comme Raymond Poulidor (lire p. 31). Certes, le vélo a piqué des utilisateurs aux transports en commun. Certes, certains ont lâché leur voiture pour un deux-roues. Et certes, la petite reine ne contribue pas ­ encore ­ à améliorer clairement la qualité de l’air. « Résultat d’un manque de pédagogie et de courage politique », tranche Philippe Colomb. Persuadé, et il est loin d’être le seul, que la vélorution est en route.

Lire l’ensemble de notre dossier dans Politis n° 912

Voir en ligne : spip.php?site0

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