OSDD Sport-Durable
Sport + Environnement + Social + Économie
Accueil Plan Recherche Mot Recherche Auteur Statistiques Nos actions Bienvenue sur Sport Durable

Un sport sain dans un corps sain dans un territoire sain

Contact

Rejoignez-nous
Vous souhaitez apporter votre contribution, vous cherchez un stage, quelque soit vos champs de compétences, prenez contact avec moi Cliquez ici.

Mon CV
Login


s'inscrire

Mot de passe oublié
Recherche

Agenda

mars 2024
LMMJVSD
26272829123
45678910
11121314151617
18192021222324
25262728293031

Navigation


Actualités

L’empreinte écoloque et les articles sportifs
19/01/2007 - Lire la suite
Canal s’engage dans des documentaires sur le développement durable avec LES NOUVEAUX EXPLORATEURS
19/01/2007 - Lire la suite
Le secteur des sports d’hiver est en danger
19/01/2007 - Lire la suite
Quelques sites

The American Sport Art Museum and Archives (ASAMA)
Green & Gold : The Sustainable Sport Source
Ecobase 21
Sports and Marks
Le site portail de la Fondation Nicolas Hulot
Sportsnature.org : Réseau des Chercheurs et Experts en Sports de Nature et de Montagne
Actualité du développement durable : Médiaterre système d’information mondial francophone pour le développement durable
Quelques jeux

Mot croisé du 17/11/2006
Géolocalisation

Accueil > Sport durable > Manifestation sportive
dimanche 19 novembre 2006
popularité : 27
-

Le spectacle sportif télévisé

Auteurs

Mot clés associés

Le spectacle sportif télévisé est-il un produit commercial classique ? A l’évidence la réponse est négative. Pourtant, les chaînes de télévision ont de plus en plus tendance à le traiter comme tel. Les valeurs sportives sont alors dénaturées. Une forme de régulation économique du sport au niveau mondial s’avère donc indispensable. Comment ?

SPORT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Par Alain LORET
Professeur à l’université de Rouen

Aujourd’hui, l’inflation des droits sportifs télévisuels conduit les chaînes de télévision à accès restreint (Canal+, par exemple) à traiter le sport comme un produit d’appel. Si cette stratégie est légitime du point de vue économique, elle montre aussi trop souvent les limites d’une mise en images du sport construite sur certains faux-semblants. En simulant maladroitement les pires formes d’une télé-réalité dont la vocation est d’abord économique, les opérateurs privés abusent d’une mise en scène qui dénature le sport. La question est alors la suivante : en matière de retransmission télévisée, peut-on calibrer le sport pour le conformer aux modèles économiques développés par la télévision commerciale ?

Répondre à cette question c’est d’abord analyser le rôle des acteurs économiques dans les transformations du système sportif au niveau mondial. C’est ensuite poser la finalité du sport historique dans ses rapports à l’économie marchande en mettant l’accent sur ses dérives identitaires (affairisme, dérive maffieuse, hooliganisme, en particulier). La polémique n’étant jamais loin, il faut déplacer le problème pour tenter de le résoudre. En réalité, la véritable question à poser est la suivante : le sport peut-il être considéré comme un « bien public mondial » ou un « bien public global » (a Global Public Good)[1] dont le développement pourrait s’inscrire dans un contexte de développement durable ?

Considérer le sport en tant que tel permet d’envisager que pourrait être imposé aux agents économiques qui l’exploitent au niveau international une forme de régulation proche de celle qui tente de réguler l’économie mondiale des « biens publics globaux » (gestion atmosphérique, gestion de l’eau, par exemple). Cette manière de poser le cadre d’analyse est de nature à montrer que l’économie politique du sport s’inscrit bien dans un contexte de mondialisation des marchés qui limite les domaines d’intervention des Etats. La notion « d’économie politique internationale du sport » concernerait ainsi un secteur d’intervention publique dont les enjeux dépasseraient le cadre des frontières nationales. Elle permettrait en outre d’exploiter le modèle français d’organisation du sport en l’étendant aux autorités sportives supranationales (CIO, fédérations internationales) de façon à leur attribuer des prérogatives de puissances publiques assorties d’une légitimité les autorisant à définir une régulation de l’économie sportive au niveau mondial.

Deux approches pourraient s’opposer :

1. Le spectacle sportif considéré comme un « bien public mondial » du point de vue de l’approche libérale.

Cette conception pose le problème de la définition et des limites du champ de compétence des Etats dans l’exploitation commerciale du sport télévisé. Du point de vue libéral, en effet, l’Etat ne devrait intervenir que pour répondre aux imperfections des marchés du sport mais en limitant a priori les fonctions qu’il doit assumer.

De nombreuses questions se posent alors. Par exemple : doit-on laisser les agents économiques produirent le spectacle sportif de manière indépendante sur la base d’accords contractuels passés de gré à gré au risque de produire des effets négatifs (l’affairisme, la fraude, la corruption) ? Dans la foulée, doit-on autoriser le dopage ? Si la réponse est non, doit-on laisser agir les seules instances privées (fédérations internationales) ou les Etats, regroupés selon des structures qui restent à inventer, doivent-ils élaborer des normes de régulations ?

L’approche libérale appliquée au sport pose donc d’emblée la question de la nature du champ de compétence des Etats en matière de production et de diffusion du spectacle sportif au niveau mondial.

2. L’approche par les théories de l’Economie politique internationale.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la création du concept de « biens sportifs mondiaux » ne serait pas très innovante. Par contre, transposée au niveau mondial elle reposerait sur le concept de « biens public mondiaux », ce qui serait proprement inédit. Ce dernier a été construit pour montrer la défaillance des marchés, mais également des Etats à les produire. En bref, le marché ne permet pas une production optimale de ces biens et les Etats ont tendance à jouer perso (se comporter en « passagers clandestins » - ex : les Etats Unis face à la pollution atmosphérique mondiale) en laissant à certains le soin de les financer et de les produire. La production de biens publics au niveau mondial suppose donc une régulation émanant soit d’acteurs publics, soit d’agences privées indépendantes. Or, cela est très exactement le cas du sport – et depuis longtemps ! - si l’on considère le rôle historique de régulation du CIO et des fédérations internationales au cours du vingtième siècle. Le sport international se serait donc historiquement organisé sur la base d’une structure destinée à produire un véritable bien public mondial. Si l’on admet cela, force est aussi d’admettre que le spectacle sportif international ressorti à cette catégorie des biens publics mondiaux régulé par des agences privées indépendantes. Le sport pourrait donc se poser comme un précurseur en termes de production de biens public mondial. Ce qui lui octroierait une légitimité très forte en matière d’analyse relevant de l’économie politique internationale.

Deux conceptions des biens publics mondiaux s’opposent donc aujourd’hui. Appliquées au sport, elles renverraient pour l’une à un marché du sport international structuré selon l’approche néoclassique (libérale) et, pour l’autre, à un « sport mondial patrimonial » structuré selon une approche issue des théories d’économie politique internationale.

Plus précisément, l’approche relevant de l’économie politique internationale du sport pourrait se concevoir de la façon suivante. La production du bien public mondial appelé spectacle sportif relèverait d’une collaboration entre les acteurs économiques et les « pouvoirs publics sportifs mondiaux » (CIO, fédérations internationales, autres structures à créer). Cela supposerait donc que la définition du sport spectacle soit, à la fois, économique et politique et, surtout, qu’elle ne soit pas donnée a priori par les acteurs du sport professionnel eux-mêmes… comme voudraient le faire certains présidents des plus grands clubs de football professionnels français. Le spectacle sportif télévisé pourrait alors relever d’une approche marchande strictement déterminée par les instances politiques mondiales qui établiraient le caractère patrimonial du sport mondial et détermineraient strictement la place et le rôle des acteurs économiques.

Reste que cet « ordre sportif mondial » devra s’inscrire dans un cadre juridique actuellement inexistant. Il n’existe en effet aucun espace institutionnel susceptible de gérer un bien publique sportif mondial de nature marchande ou de nature politique. Certains auteurs[2] ont relevé trois absences préjudiciables au développement des bien public mondial : le jurisdiction gap (vide juridique), le participation gap (manque de légitimité des instances intergouvernementales de régulation) et l’incentive gap (absence d’incitation et de sanctions). Certaines réponses théoriques ont été avancées. Seront-elles adaptées au sport ? Si l’on considère la forte spécificité de celui-ci, notamment au plan de ses valeurs et de ses modes de gestion, rien n’est moins sûr. Dès lors, il faut se rendre à cette évidence : « l’altermondialisation » sportive reste encore à inventer.

[1] STIGLITZ J.E. – Prix Nobel d’économie - (1999), « Knowledge as a Global Public Good », mimeo, World Bank.

[2] KAUL I., GRUNBERG I., STERN M.A., dir. (1999), Global Public Goods. International Cooperation in the 21st Century, Oxford University Press.

Voir en ligne : spip.php?site0

Copyright © 2006 Sport Durable
Suivre la vie du site RSS 2.0 | SPIP | | Google analytics | PIWIK | marqueur eStat'Perso