M. Pascal Gontier, Ecole d’architecture, Lille.
Piscine olympique biotope. Pascal Gontier et equateur architectes. -
e projet de piscine olympique biotope vise à placer la natation sportive au cœur d’un environnement formé par la symbiose de la nature, de l’eau et de l’architecture. Cette symbiose est créée grâce au principe de régénération de l’eau qui se fait dans un circuit fermé constitué de plusieurs bassins, cascades et jets d’eau.
La circulation de l’eau y est organisée de façon à permettre un traitement analogue à celui d’un écosystème naturel. Ce principe d’auto-épuration naturelle au moyen d’un biotope permet de s’affranchir des systèmes d’épuration chimique et présente des avantages considérables sur le plan de l’environnement et de la santé des sportifs.
Le nouvel espace est celui d’un jardin luxuriant, protégé par les lointaines parois de verre d’une vaste serre. Au centre, les bassins de natation, en pleine lumière. Autour, l’anneau de filtration, formé de jardins d’eau, de cascades, de plantes aquatiques et d’arbres. Les gradins y prennent place comme des élément suspendus au milieu de la végétation. L’eau qui jaillit et qui ruisselle met en scène le processus d’oxygénation dès l’entrée dans le hall.
http://www.pascalgontier.com/pages/projet/sport_01.htm
Pour en savoir plus :
Le monde change et se transforme. La ville aussi. Quel sera le visage écologique de la ville de demain ?
Que l’on parle de maison individuelle à bon rendement énergétique ou de projets plus élaborés comme la "piscine biotope", viabilité et durabilité sont les maîtres-mots du développement architectural de l’avenir. Parce qu’il existe des échanges forts entre le microclimat urbain et le bien-être et la qualité de vie humaine, la ville est un écosystème complexe. C’est donc par une meilleure compréhension de ces interactions que pourra être développée une nouvelle organisation de la ville, plus adaptée et cherchant à atteindre une symbiose entre écologie et environnement
e positive commence à intéresser beaucoup de monde. Il y a même un effet de mode. Malheureusement il s’agit le plus souvent de maisons individuelles en tissus diffus. Je pense pour ma part qu’il est intéressant de travailler sur le thème du bâtiment et de l’énergie à condition de travailler en parallèle sur celui de la densité ; d’une part parce que c’est plus difficile, d’autre part parce que densité et transport sont étroitement liés.
Nous intégrons dans le travail de projet, des études avec un logiciel de simulation thermique dynamique qui permet d’appréhender les variations de températures et les consommations des projets tout au long de l’année. J’intègre ce travail de simulation sur les températures et les ambiances dans la démarche de projet que nous développons à l’agence.
Je donne également un enseignement sur l’application de l’écologie industrielle à l’urbanisme. Plutôt que d’aborder les bâtiments de façons isolées, nous les abordons comme des composantes d’un écosystème. Dans ce contexte, le bâtiment à énergie positive (mais aussi le bâtiment producteur d’eau) devient particulièrement pertinent.
Concours Architectures Vives 2004, projet selectionné
Pascal Gontier et Equateur architectes
C’est un bâtiment qui produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Il est souvent un bâtiment « passif » -c’est-à-dire presque autonome en chauffage- sur lequel sont ajoutés certains dispositifs afin de produire de l’énergie.
P.F. : Quelle est votre réflexion sur les constructions HQE ?
P.G. :P La HQE est une démarche consensuelle qui a permis de sensibiliser l’ensemble des acteurs de la construction aux questions liées à l’environnement. De ce point de vue elle est bénéfique pour l’ensemble des filières de la construction. Je la trouve néanmoins trop peu exigeante en terme de performance. Ce manque de système d’évaluation contraignant du bâtiment au profit d’un « système de management environnemental » est une exception mondiale. Or il faut évaluer la performance des bâtiments pour les valoriser. La HQE reste également trop souvent indifférente aux questions d’architecture ; elle se veut neutre de ce point de vue. C’est pourquoi, la plupart des architectes spécialisés dans la HQE font du conseil et sont rarement sollicités comme maîtres d’oeuvre. Or la HQE ne peut pas être réduite à une simple somme de prestations que l’on pourrait « greffer » à une architecture conçue « comme avant ».
P.F. : Quels sont les projets les plus fidèles à vos idées ?
P.G. : Mes projets dans le domaine ont été notamment la piscine « biotope » conçu dans le cadre de la candidature de Paris aux JO 2012 (en association avec Equateur architectes). C’est un projet qui vise à placer la natation sportive au cœur d’un environnement formé par la symbiose de l’eau, de la nature et de l’architecture. La symbiose est créée grâce au principe de filtration de l’eau placée en dessous des gradins, dans un circuit fermé constitué de plusieurs bassins, cascades et jets d’eau. La piscine est en symbiose avec la nature, intégrée dans un jardin botanique, dans un dispositif analogue à celui d’un écosystème naturel. Ce principe d’auto-épuration naturelle au moyen d’un biotope permet de s’affranchir des systèmes d’épuration chimique.
Piscine olympique biotope, Paris
Projet 2003
P.F. : Quels sont vos projets actuels ?
P.G. : Le Grand projet de ville du quartier La Duchère à Lyon en association avec Alain Marguerit paysagiste et Bernard Paris architecte, plusieurs opérations de logements sociaux à Paris, un projet d’urbanisme à Wuhan, en Chine, et enfin le projet de ma propre maison sur l’Ile Saint-Germain !
Propos recueillis par Laëtitia Fritsch.