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Sans domicile fixe, mais pas coupés du monde Afrique du Sud . Le Mondial de football des sans-abri va réunir toute cette semaine 48 pays et 500 joueurs. Une manière de ne plus laisser sur la touche les exclus de la société. Un ballon pour ne plus être laissé sur la touche. Une formule toute faite, mais c’est en tout cas l’idée de base de la 4e Coupe du monde des sans-abri qui a lieu jusqu’au samedi 30 septembre au Cap en Afrique du Sud. Quarante-huit nations et quelque 500 joueurs vont se disputer un titre détenu, comme à l’étage des millionnaires de la balle ronde, par l’Italie. En dehors de cette similitude, la Coupe du monde des sans-abri n’a évidemment pas le même standing que celle des professionnels disputée en Allemagne en juin dernier. Pour boucler son budget, elle a d’ailleurs profité d’une « aumône » de l’UEFA, l’instance qui régit le football. En tout, 633 000 euros provenant de la manne des amendes payées par les joueurs et les clubs en infraction ont été remis aux organisateurs de la « Homeless World », l’appellation officielle de la compétition. un moyen de s’en sortir L’événement est né en 2001 dans l’esprit de Mel Young, un entrepreneur social écossais. À la recherche d’un moyen pour les SDF « d’échapper à leur condition », il conclut que le ballon rond est le meilleur vecteur possible. Et prend, dans la foulée, langue avec différents réseaux de distributeurs de journaux de rue, son activité principale, pour déboucher en 2003 sur le premier tournoi international de football pour les SDF à Graz, en Autriche. Depuis, l’événement perdure chaque année et rallie encore de nouveaux pays comme l’Afghanistan, la Chine, le Ghana, Israël, le Kazakhstan ou la Zambie. La France est, elle, une habituée de la manifestation qu’elle dispute pour la troisième fois. Huit Bleus réunis par le collectif Remise en jeu qui regroupe différentes associations de lutte contre l’exclusion ont fait le voyage vers le Cap. « Pour ces joueurs qui sont aussi des personnes en difficulté, ce Mondial représente un peu onze jours de vacances avec un ballon », résume Benoît Danneau, président du collectif Remise en jeu et animateur du Secours catholique à Paris. « Un rêve où tout est compris », s’amuse Toussaint Bagou, un des footballeurs de l’équipe de France. Mais, c’est loin d’être le grand luxe, puisque les Français sont logés dans les salles de classe d’une école locale. Luxe ou pas, le Mondial constitue une parenthèse dans un quotidien difficile et peut-être aussi un moyen de s’en « sortir » durablement. D’après Mel Young, le président et cofondateur de la Coupe du monde, les chiffres de la précédente édition en 2005 à Édimbourg sont plutôt positifs. À l’issue de la compétition, 38 % des joueurs ont en effet trouvé un emploi stable, 40 % ont amélioré leurs conditions de logement et 28 % ont choisi de reprendre des études. Douze participants ont même été accueillis par des clubs professionnels ou semi-professionnels. » leur seul pays : le foot « Cette Coupe du monde des SDF est un tremplin d’intégration même s’il n’est pas toujours immédiat », confirme Benoît Danneau qui ne choisit pas ses troupes au hasard. « Pour faire partie de cette équipe de France, explique-t-il, on prend en compte trois critères. D’abord que le joueur fasse preuve d’une personnalité qui puisse s’adapter à un événement où on va à la rencontre d’autres cultures. Ensuite, il faut un niveau de foot acceptable et que ce soit la première fois qu’il participe à la Coupe du monde. Enfin, il faut que le joueur ait des papiers en règle tout simplement pour sortir du territoire. » L’équipe de France des « exclus » est en effet cosmopolite, elle mixte Camerounais, Français, Polonais, Portugais ou Togolais. Mais pour une semaine, leur seul pays, c’est le foot. Frédéric Sugnot Voir en ligne : spip.php?site0 |
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