P R O F. D R . S T E F A N K É S E N N E
UNIVERSITEIT ANT WERPEN, UFSIA
Ce document est la synthèse rédigée par Carine Vassart
d’un rapport à la Fondation de Stefan Késenne,
Faculteit Toegepaste Economische Wetenschappen,
Universiteit Antwerpen, UFSIA réalisé dans le cadre de la
réflexion prospective "Société et Sport" menée par la
Fondation Roi Baudouin
La relation entre le sport et l’économie n’est pas un thème habituel dans la littérature économique même si la professionnalisation croissante et la commercialisation du sport de haut niveau amorcent un changement.
Si la première étude américaine sur le sujet (un article de l’économiste S. Rottenberg) date de 1956, l’Europe a commencé à s’intéresser à la signification macro-économique du sport après la crise du pétrole, au moment où il a fallu apporter un éclairage économique aux politiques publiques et à l’efficacité de la répartition des maigres moyens alloués.
Ce n’est sans doute pas un hasard si l’intérêt pour la dimension économique du sport date d’une période de crise économique où toute dépense publique est passée au crible. Menacé, le lobby du sport va tenter de persuader les gouvernements de l’importance de son secteur par des arguments économiques relatifs à la production, aux revenus générés, à l’emploi et aux taxes récoltées par ce biais. De la même manière, l’organisation des grands événements sportifs et la construction de stades seront également inspirées par la volonté de persuader la population - et surtout les gouvernements – qu’il est indispensable de continuer à subsidier ce domaine. Dans de telles circonstances, il est facile de comprendre que la tentation était grande de gonfler quelque peu l’impact économique du secteur
I.1. La signification macro-économique du sport
Le Conseil de l’Europe a fait effectuer à deux reprises, dans les années 80 et au début des années 90, une enquête, dans les différents pays européens, pour tenter de cerner la dimension macro-économique du
sport. Ces travaux développent une approche budgétaire basée sur l’évaluation de la part des dépenses relatives au sport dans le Produit Intérieur Brut.
Les résultats pour la Flandre
En 1996, les universités flamandes ont donc scruté aussi bien la consommation privée que les dépenses publiques. La consommation des familles a été examinée à travers les interviews de 512 familles représentatives.
Dans 80% des familles, une activité sportive au moins avait été accomplie l’année d’avant. Le nombre d’activités croît avec la taille de la cellule familiale : de 1,9 pour les célibataires à 5,7 pour les familles de 5 personnes ou plus. Les activités sportives les plus pratiquées sont : le vélo (37%), la natation (31%) et la marche (28%) devant le fitness(16%), le jogging (10%), le ski (10%), le football (10%),…
• Les dépenses pour la pratique d’un sport
Les plus grosses dépenses des familles flamandes portent sur le ski (+/- 7.613 F/an), le vélo (6.043 F), la natation (5.538 F), la marche (5.389 F) et le tennis (3.665 F). La part importante de ces sports résulte du fait qu’ils sont souvent pratiqués par la majorité des membres d’une même famille. Dans la consommation totale, la plus grande part des dépenses est consacrée aux déplacements (environ 17.568 F), suivis par l’équipement (14.474 F), les frais liés aux activités sociales (la troisième mitemps…)
(12.410 F), les cotisations et l’hébergement (7.134 F), les stages (6.018 F). Il faut ajouter à cela quelque 2.764 F d’autres dépenses indirectes.
La dépense moyenne pour la pratique d’un sport dans une famille est donc de 60.000 F par an. Soit, pour la Flandre, une dépense globale d’environ 139 milliards par an.